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La rose noire aux reflets multicolores.

Ce désert semblait interminable... Depuis déjà des mois, que je marchais sans arrêt, recherchant je ne sais quoi! Une chose perdue sans doute. Des fois, nous nous hasardons, sans vraiment posséder une destination, et ma traversée constituait ce genre de voyage. Je ne sais pas par quel miracle je demeurais encore vivant... une chaleur infernale s’abattait sur mes épaules depuis trop longtemps déjà. J’avançais de peine et de misère, comme si à ma cheville je traînais un énorme boulet. Qu’un vulgaire bout de tissu couvrait mon corps brûlé par les rayons du soleil. J’imagine que mes amis du haut me surveillaient de près, et qu’ils faisaient Office du facteur de cette parcelle de vitalité qui me tenait toujours vivant. J’essuyais la sueur sur mon front, me questionnant sur la provenance de ce liquide, moi qui n’avais pas bu depuis des lunes. Je me déshydratais. Je redevenais poussière. Devant moi défilaient des moments de mon existence... Je n’aurais jamais ajouté foi à ce que cela puisse apparaître réellement vrai... Si au moins, j’avais pu y penser un instant avant. Je revoyais une dispute intense entre moi et mon ancienne compagne. Quelle fin! Je me rappelais que j’avais tout de même apprécié cette petite escarmouche qui s’était finie dans la rue. Je crois que j’adore le drame. C’était clair en ce moment... J’aime le côté théâtral de la vie! Une chose de réglée avant que je disparaisse seule de ce monde. Je me sentais comme un grain de sable. Personne n’aurait réalisé la différence. Sauf! Oui! Qu’était-ce? Un... euh... Jardin? Comment puis-je voir actuellement ce magnifique paysage à quelques pas de moi? Un mirage... Il n’y avait point d’autre choix... Je voulais cesser de vivre, mais je mentirais si je disais que ce miracle de la nature ne faisait pas naître en moi une certaine espérance. Que devais-je croire? Ma raison et ma carcasse endolorie qui penchait préalablement du côté de l’abandon, qui me suggéraient grandement d‘y méditer, ou mon cœur battant à plein régime qui me transportait déjà là-bas? Malheureusement, avant qu'une décision n'ait pu être prise, mes deux portes sur l’univers s’affaissèrent, et mon corps suivi. Rien... Rien ne se passa... Mais je voyais toujours le jardin miracle à l’intérieur de moi. Est-ce que j’étais mort? Avec le peu de vigueur qu’il me restait, j’ouvris un œil. Autour de moi, tout tenait lieu de végétation. Je respirais la complaisance. Tout d’un coup, je ne ressentais même plus la faim qui me dévorait l‘intérieur. Une force soudaine me souleva sur mes deux jambes. Je ne demeurais plus sûr que cela représentait simplement un jardin. Mais j’étais certain que ce n’était pas un endroit ordinaire. Tout Autour virevoltaient des tiges de toutes les variétés, des fleurons de toutes les couleurs inimaginables. Quelque chose tout de même, semblait étrange à mes yeux. Je n’arrivais pas à différencier aucun genre de ces fleurs qui m’apparaissaient. J’admets que je n’étais pas horticulteur de métier, mais je reconnaîtrais au moins une variété sur des milliers d’espèces... quand même. Mon cerveau réalisa qu’il n’avait pas à savoir ou à comprendre... Ici, tout était comme qu’il se devait.. Au milieu de tout se trouvait une rose... Une merveille noire aux reflets multicolores. Tout ce que je pouvais apercevoir résidait dans la splendeur, mais à l’instant où mes yeux se sont posés sur elle plus rien n’existait autour. Le temps s’arrêta même s’il s’était déjà auparavant stoppé. Ou probablement qu’il repartait. Ouf! Quel sentiment! La rose énigmatique m’éblouissait de son resplendissement aux multiples nuances. Mais à travers sa beauté, je pouvais comprendre une infime voix, qui semblait vouloir que je l’entende. Un appel imperceptible à l’oreille. Elle était prise au piège, confiné dans cette fleur unique. À l’intérieur de mon être, j’ai senti sa souffrance, sa malédiction. Elle m’avait tout de même épargné de la mienne. Comment rester insensible? J’avais saisi que c’était elle qui m’avait orienté vers ce Lieu. Ou nous nous sommes créé nous même un endroit pour nous y retrouver... Était ce jardin... La rose noire aux reflets multicolores venait de loin... Mais ici, nous étions en sécurité condamnés à nous même. Il fallait trouver une solution... Partir, retourner dans le désert... La seule envie que je proclamais était celle de rester me reposer un instant... Elle pouvait voler au gré du vent, contrôlant ses déplacements. Ma nouvelle amie était merveilleuse de son mystère et de la force qu’elle dégageait, malgré son infortune. J’étais séduit. Pouvais-je l’amener avec moi? Non! jamais on ne cueille une telle fleur. Soit un courant d’air la guide vers toi, ou tu la regardes s’épanouir juste en existant. Je dois partir maintenant. Je ne pourrais résister plus longtemps...

Tag(s) : #Nouvelle poétique
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